Prabowo Subianto ouvre une avance significative dans les derniers sondages indonésiens
Le ministre indonésien de la Défense et candidat à la présidentielle, Prabowo Subianto, semble prendre une avance significative sur ses deux rivaux, placés depuis deux mois en tête de l’élection présidentielle du pays.
Comme l’a rapporté Reuters, une série d’enquêtes récentes ont montré que l’ancien général et son colistier, le fils du président Joko Widodo, Gibran Rakabuming Raka, occupent une position de commandement.
Le dernier sondage, publié hier par le journal Kompas, a montré que Prabowo et Gibran étaient le choix préféré de 39,3 pour cent des personnes interrogées, devant l’ancien gouverneur de Jakarta Anies Baswedan avec 16,7 pour cent et Ganjar Pranowo, l’ancien gouverneur de Java central (15,3 pour cent). .
Le plus frappant est la chute brutale de Ganjar à la troisième place. En août dernier, un sondage Kompas révélait que Ganjar était en tête avec 34,1 pour cent, devant Prabowo avec 31,3 pour cent. Depuis, la plupart des sondages montrent que les deux candidats s’échangent leurs places, loin devant Anies, qui peine à rester à distance.
Au cas où l’enquête Kompas serait une valeur aberrante, Reuters a également cité deux autres sondages d’opinion publiés ce week-end qui montraient que Prabowo-Gibran détenait une avance de plus de 20 pour cent sur ses rivaux. Une enquête, menée par Indikator Politik entre le 23 novembre et le 1er décembre, a révélé que Prabowo était le candidat présidentiel préféré de 45,8 pour cent des personnes interrogées, en hausse de 6,1 points de pourcentage par rapport au mois précédent. Cela se compare aux 25,6 pour cent pour Ganjar et son colistier Mahfud MD, soit une baisse de 4,4 pour cent par rapport au mois précédent.
Une autre enquête de Lembaga Survei Indonesia a constaté des gains similaires pour Prabowo, qui a obtenu un soutien de 45,6 pour cent, contre 35,9 en octobre, et des pertes pour Ganjar, qui a chuté de 26,1 pour cent en octobre à 23,8 pour cent.
Tous ces sondages révèlent une tendance claire et significative en faveur de Prabowo. L’explication logique de cette tendance, et même celle qui est étroitement liée au changement d’opinion publique, a été la nomination par Prabowo, en octobre, de Gibran comme candidat à la vice-présidence.
La nomination du fils aîné de Jokowi, qui a la moitié de l’âge de Prabowo, 72 ans, vise à renforcer l’attrait de la campagne auprès des jeunes et à puiser dans le profond réservoir de soutien dont jouit Jokowi, qui a battu Prabowo aux élections de 2014 et Élections de 2019. Cette nomination a cependant été controversée. Gibran n’a pu présenter sa candidature qu’après un arrêt de la Cour constitutionnelle à la mi-octobre qui a créé une exception à l’âge minimum de 40 ans, permettant aux candidats ayant exercé des fonctions électives au niveau régional de se présenter aux postes présidentiels et vice-présidentiels. candidats. Gibran est maire de Surakarta, poste autrefois occupé par son père, depuis 2021.
Les critiques ont accusé Jokowi d’avoir organisé la nomination de son fils dans le but d’étendre son pouvoir politique une fois qu’il aura quitté ses fonctions en octobre 2024, une affirmation qui a un poids supplémentaire étant donné qu’Anwar Usman, le juge en chef de la Cour constitutionnelle, n’était autre que Le beau-frère de Jokowi. (Un comité d’éthique a ensuite renvoyé Anwar pour sa « grave » violation de l’éthique professionnelle.)
Dans un article publié cette semaine, Edward Aspinall, de l’Université nationale australienne, a décrit la décision de la Cour comme un « exercice flagrant de favoritisme politique » – un exercice qui « met en évidence l’affaiblissement des principales institutions démocratiques sous la présidence de Jokowi ».
Compte tenu de la controverse qui a suivi, de nombreux observateurs ont décrit la nomination de Gibran comme un pari aux enjeux élevés qui déterminera le sort de la troisième, et peut-être dernière, candidature de Prabowo à la présidence. Toutefois, si les derniers sondages donnent une indication, cette décision pourrait finir par être considérée comme un coup de maître politique, bien que sordide, avec des répercussions négatives sur la démocratie indonésienne dans son ensemble.