Les favoris du PML-N et du PPP se mobilisent lors des élections pakistanaises
Le Pakistan votera aux élections à l’Assemblée nationale et aux assemblées provinciales le 8 février. À l’approche du jour du scrutin, les partis politiques déploient tous leurs efforts pour remporter les élections.
À une époque dominée par la technologie et les médias sociaux, les partis politiques utilisent divers médias pour atteindre les électeurs et améliorer leurs chances de succès. Des campagnes et publicités sur les réseaux sociaux aux appels personnels, ils utilisent tous les outils disponibles à leur disposition.
Cependant, au milieu de cette intense cour d’électeurs, certains partis ont été accusés de se livrer à des pratiques contraires à l’éthique, comme payer de l’argent pour acheter des électeurs. De telles allégations suscitent des inquiétudes quant à l’intégrité du processus électoral et à la véritable représentation de la volonté du peuple.
Les principaux partis politiques du Pakistan, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) et le Parti du peuple pakistanais (PPP), sont sur le point de réaliser des gains significatifs lors des prochaines élections. L’avenir du Pakistan Tehreek-e-Insaaf (PTI) d’Imran Khan semble à ce stade incertain.
Le PML-N semble bénéficier d’une forte dynamique et est en passe de remporter le plus grand nombre de sièges le jour du scrutin. Le parti s’est stratégiquement concentré sur le Pendjab, reconnaissant le rôle crucial que joue cette province dans la détermination du succès de tout parti politique. Au cours des dernières semaines, la PML-N a déployé des efforts considérables pour raviver sa base de soutien et renforcer sa position grâce à une campagne active.
Le PML-N a procédé à des ajustements de sièges dans les circonscriptions où il estime qu’il n’a peut-être pas de grandes chances de gagner, en veillant à ce que ses ressources soient concentrées dans les domaines où il peut avoir un impact significatif.
Dans certaines circonscriptions, où ses chances de victoire sont plus faibles, la PML-N a accordé son soutien aux candidats forts qui ont de plus grandes chances de gagner, même s’ils ne sont pas des partisans traditionnels de la PML-N. Cette approche stratégique démontre l’engagement du parti à assurer le pouvoir en construisant des alliances et en maximisant ses chances de succès dans chaque siège et chaque circonscription.
En se concentrant à la fois sur les bases de soutien traditionnelles et en forgeant des alliances avec des candidats éligibles, le PML-N vise à renforcer sa position au Pendjab et à augmenter ses chances de former un gouvernement.
D’un autre côté, le PPP semble se positionner comme un concurrent sérieux lors des prochaines élections en étendant sa portée au-delà de son bastion traditionnel dans la province du Sind. S’il est bien connu que remporter des sièges uniquement dans le Sind ne peut garantir le poste de Premier ministre, le PPP s’est stratégiquement concentré sur ses incursions au Pendjab, au Baloutchistan et au Khyber Pakhtunkhwa (KP) pour augmenter ses chances.
Pour y parvenir, le PPP a adopté une approche à deux volets. Premièrement, il s’est concentré sur les circonscriptions et les régions où il a historiquement connu du succès, même si cela signifie n’obtenir que quelques sièges. En ciblant ces zones, le parti vise à consolider sa présence et à prendre pied en dehors du Sind.
Deuxièmement, plutôt que de s’appuyer uniquement sur les votes des partis, le PPP a activement cherché à conquérir les « élus ». – des candidats influents qui possèdent un poids significatif au sein de leurs circonscriptions respectives. Cette stratégie permet au parti d’exploiter les réseaux existants et de tirer parti de la popularité d’individus influents capables d’influencer les électeurs en sa faveur.
En se concentrant sur la sélection stratégique des circonscriptions, l’expansion au-delà des bastions traditionnels et en attirant des élus influents, le PPP vise à se positionner comme une force formidable dans plusieurs provinces pour augmenter ses chances d’obtenir le pouvoir lors des prochaines élections.
Quant au PTI, même s’il jouit d’une popularité parmi les masses, en particulier parmi les jeunes électeurs, il pourrait avoir du mal à traduire ce soutien en voix. Le parti est confronté à de nombreux obstacles juridiques et organisationnels qui compromettent ses chances de succès. L’un des défis majeurs auxquels PTI est confronté est le manque d’organisation cohésive. La répression exercée par les autorités de l’État, l’emprisonnement de ses dirigeants et les divisions au sein du parti l’ont laissé pratiquement sans structure adéquate. Ce désarroi a affaibli leur capacité à mobiliser efficacement leurs partisans et à coordonner leurs efforts.
En outre, la réputation du PTI a été ternie par ses attaques contre les institutions de l’État l’année dernière. La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur du Pendjab a officiellement blâmé l’ancien Premier ministre Imran Khan pour les violences survenues à Lahore le 9 mai 2023, qualifiant les événements de « guerre contre l’État ». L’enquête établit en outre des comparaisons entre les attaques du PTI contre les institutions étatiques et celles menées par Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), une organisation militante.
La position conflictuelle de Khan à l’égard de ces institutions l’a mis, lui et le parti, dans une situation difficile. Cela a non seulement tendu les relations du parti avec des parties prenantes clés telles que l’armée, mais a également suscité des inquiétudes quant à l’engagement du PTI envers les principes démocratiques.
De plus, en raison de complications juridiques, les candidats soutenus par le PTI ont dû se présenter sans le symbole du parti. Ce manque de clarté créera de la confusion dans l’esprit des électeurs, qui ne savent pas si ces candidats resteront fidèles à Khan ou changeront d’allégeance une fois élus.
Il reste à voir comment ces dynamiques se manifesteront le jour des élections et quelles implications elles auront sur le paysage politique pakistanais dans les semaines et les mois à venir.