Un kamikaze à la voiture piégée frappe un point de contrôle dans le nord-ouest du Pakistan, deuxième attaque en 2 jours
Dix personnes ont été tuées dans deux attaques distinctes à Khyber Pakhtunkhwa, un bastion traditionnel des talibans pakistanais.
Un kamikaze à la voiture piégée a pris pour cible mercredi un poste de contrôle de sécurité dans le nord-ouest du Pakistan, tuant deux soldats, un policier et un civil, ont indiqué des responsables de l’armée et de la sécurité.
Il s’agissait de la deuxième attaque militante à frapper la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa en autant de jours.
L’attentat à la bombe s’est produit dans le Nord-Waziristan, un district du Khyber Pakhtunkhwa qui borde l’Afghanistan et qui est un ancien bastion du groupe militant taliban pakistanais, également connu sous le nom de Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP).
Un certain nombre de civils ont également été blessés lors de l’attaque, selon Rehmat Khan, un responsable de la police locale.
L’armée dans un communiqué a également confirmé l’attentat à la voiture piégée et les victimes. Il a déclaré que l’attaquant voulait viser un rassemblement public à proximité, mais les forces de sécurité « ont empêché une catastrophe majeure » en interceptant immédiatement le kamikaze.
Personne dans l’immédiat n’a revendiqué l’attentat, mais les soupçons devraient se porter sur le TTP.
Mercredi également, le TTP a revendiqué l’attaque de la veille contre une usine pétrolière et gazière à Hangu, un district du Khyber Pakhtunkhwa, à la frontière avec l’Afghanistan. Des dizaines de militants ont attaqué l’usine mardi, tuant quatre soldats de sécurité et deux gardes privés, ont indiqué des responsables.
La production de pétrole a été temporairement suspendue à la suite de l’attaque contre l’installation d’extraction de pétrole et de gaz gérée par une multinationale européenne, MOL Pakistan Oil and Gas, à Hangu.
La société a déclaré que les assaillants n’avaient jamais atteint l’installation elle-même, mais se sont battus avec les troupes et les gardes à l’extérieur.
« La production des puits a été temporairement arrêtée par accès à distance et les puits sont désormais sécurisés », a indiqué mardi la société dans un communiqué.
L’attaque a déclenché une intense fusillade, selon le chef de la police locale, Sawab Khan. Il a déclaré qu’une vaste recherche était en cours pour appréhender les assaillants, qui ont fui les lieux.
Bien qu’il s’agisse d’un groupe distinct, le TTP reste un allié proche des talibans afghans, qui ont pris le contrôle de l’Afghanistan en août 2021 à la suite du retrait des forces américaines et de l’OTAN du pays après deux décennies de guerre. Selon certains, la prise de contrôle a enhardi le TTP au Pakistan, car ses combattants et ses dirigeants se réfugient souvent de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan, ce qui tend les relations entre les deux pays.
Le TTP a intensifié ses attaques ces derniers mois, après avoir unilatéralement mis fin à un cessez-le-feu avec le gouvernement pakistanais en novembre. En réponse, le Pakistan a intensifié les opérations de sécurité ciblant le groupe.
Les forces de sécurité pakistanaises ont tué six militants lors d’un raid contre leur repaire dans le Waziristan du Sud, un district également frontalier de l’Afghanistan, a annoncé mercredi l’armée. Il n’a fourni aucun détail sur les insurgés tués, mais de telles opérations sont généralement menées contre le TTP.