Where Is Australia’s Drug-fighting Money Going?

Où va l’argent de la lutte contre la drogue en Australie ?

Combien le gouvernement australien dépense-t-il pour lutter contre les drogues illicites ?

Les dépenses consacrées à la politique antidrogue de l'Australie restent largement orientées vers les forces de l'ordre, ce qui suscite des inquiétudes quant aux priorités et à l'efficacité. 2021/2022 Selon un rapport sur le budget consacré aux drogues réalisé par le Drug Policy Modelling Program de l'UNSW Sydney, les gouvernements australiens ont dépensé 5,45 milliards de dollars australiens (3,63 milliards de dollars américains) sur les questions liées aux drogues illicites.

Les forces de l'ordre ont absorbé la part du lion avec 3,5 milliards de dollars australiens (2,3 milliards de dollars américains), soit 64 pour cent, suivies par le traitement avec 1,5 milliard de dollars australiens (1 milliard de dollars américains), soit 27 pour cent, la prévention avec 363 millions de dollars australiens (242 millions de dollars américains), soit 7 pour cent, et la réduction des risques avec seulement 89 millions de dollars australiens (59,3 millions de dollars américains), soit 1,6 pour cent.

Les gouvernements ne fournissent pas de rapports détaillés sur les dépenses consacrées aux activités de lutte contre la drogue, ce qui signifie que nous devons utiliser données disponibles et méthodes d'estimation pour calculer le financement pertinent.

Il est important de savoir où l’argent est dépensé pour comprendre les priorités du gouvernement et tenir compte des engagements politiques.

Les budgets consacrés à la drogue sont des estimations des dépenses publiques consacrées à la lutte contre les drogues illicites. Leur rôle n'est pas de déterminer à quoi les gouvernements devraient consacrer de l'argent, mais plutôt de déterminer où l'argent est dépensé.

Au fil des ans, les investissements dans l’application de la loi ont été plus importants que ceux consacrés à la réduction des risques.

Le traitement est le seul domaine où la part des dépenses consacrées aux drogues illicites a augmenté entre 2002 et 2003. Malgré l’augmentation des dépenses globales, la part allouée à la réduction des risques a régulièrement diminué, passant de 3,9 % entre 2002 et 2003 à 1,6 % entre 2021 et 2022.

Les défenseurs de la réduction des risques qui ont répondu à ce rapport ont a exprimé sa préoccupation au sujet de cette nouvelle diminution, soulignant que les services de réduction des risques, tels que les programmes d’échange d’aiguilles et de seringues, le traitement aux opioïdes et les services de contrôle des drogues ont prouvé leur efficacité pour sauver des vies.

Les défenseurs de la Fondation pour l'alcool et les drogues ont souligné le besoin urgent d’investissements accrus dans les initiatives de prévention en raison du nombre croissant de décès dus à la drogue en Australie, demandant un financement à long terme pour des programmes de prévention fondés sur des données probantes et des campagnes d’éducation ciblées.

La transparence sur les dépenses publiques est importante, en particulier dans le contexte hautement politisé de la politique des drogues, où les débats sur la meilleure façon de réduire les méfaits liés à la drogue sont permanents. Un budget des drogues est donc un outil utile pour déterminer si les investissements sont en adéquation avec la politique et la perception du public.

L'Australie Stratégie nationale antidrogue 2017-2026 Le rapport présente une approche en trois volets pour guider les gouvernements dans l’élaboration de leurs politiques en matière de drogues. Cette approche vise à équilibrer les priorités de réduction de la demande, de réduction de l’offre et de réduction des risques.

Cette idée d’équilibre s’est reflétée dans la dernière enquête nationale sur la stratégie antidrogue auprès des ménages 2022/23, qui a demandé aux répondants comment ils utiliseraient 100 $AU (66 $US) pour réduire la consommation de drogues illicites.

L’enquête a révélé que les personnes interrogées seraient prêtes à dépenser des sommes à peu près égales dans les trois domaines : 36,50 AU$ (24,30 USD) pour l’éducation, 32 AU$ (21,30 USD) pour le traitement et 31,50 AU$ (21 USD) pour le maintien de l’ordre. Ces résultats suggèrent que les Australiens attendent des gouvernements qu’ils investissent de manière égale dans les trois différents « piliers ».

La publication du budget australien des drogues pour 2021-2022 est un outil essentiel pour suivre les investissements du gouvernement dans la politique des drogues au cours des 20 dernières années.

Il fournit un ensemble de données précieuses pour comprendre les priorités en matière de dépenses et évaluer l’efficacité des différentes approches de lutte contre les drogues illicites. Les chercheurs et les décideurs politiques peuvent utiliser ces informations pour plaider en faveur d’une politique antidrogue plus équilibrée et plus efficace, qui soit conforme aux préférences du public et aux pratiques fondées sur des données probantes.

L’un des principaux enseignements de ce rapport est l’importance de cet exercice pour démystifier les dépenses publiques et estimer où les priorités du gouvernement en matière de politique sur les drogues illicites sont mises en œuvre et priorisées.

L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies est investi dans un processus d'estimation des dépenses publiques sur la politique en matière de drogues illicites qui permettrait de comparer les dépenses entre les pays.

Outre la valeur que cette comparaison pourrait avoir pour les discussions mondiales sur la politique en matière de drogues, il est important pour les chercheurs de tous les pays d’entreprendre ce type d’analyse pour leur propre compréhension de base de la manière dont leurs gouvernements investissent dans la politique en matière de drogues et pour fournir un contexte important pour fonder les recherches futures.

Les auteurs de la rapport original cités dans cet article sont le professeur Alison Ritter, le Dr Paul Kelaita et le Dr Michala Kowalski de l'UNSW Sydney.

Initialement publié sous Licence Creative Commons par 360info™.

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