French Ministers Visit New Caledonia, With Nickel and the Future on the Agenda

Des ministres français en visite en Nouvelle-Calédonie, avec le nickel et l’avenir à l’ordre du jour

Alors que la France est aux prises avec les tensions de son passé colonial et le malaise dans lequel elle navigue dans le processus de décolonisation, deux ministres français se sont rendus en Nouvelle-Calédonie cette semaine.

Le ministre français de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Gérald Darmanin, a effectué cette semaine sa cinquième visite l’année dernière en Nouvelle-Calédonie, accompagné du ministre des Finances Bruno Lemaire. L’un des thèmes majeurs de la récente visite des deux ministres a été l’industrie du nickel en difficulté dans le territoire français du Pacifique.

RNZ a signalé que la visite de Darmanin a été riche en rencontres avec des groupes indépendantistes et pro-français, dans des circonstances similaires à une série de réunions qui ont eu lieu à Paris en septembre. Il reste une agitation importante entre les deux partis, ainsi qu’au sein du gouvernement français.

L’objectif de Darmanin était de rassembler toutes les parties dans une même salle, ce que l’on appelle souvent une stratégie « tripartite ». Cependant, l’Union calédonienne (UC), indépendantiste et l’un des principaux membres du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a déclaré depuis septembre qu’elle ne participerait à aucune négociation tripartite. Ils souhaitent plutôt des discussions bilatérales avec le gouvernement français. Darmanin a rencontré l’UC de manière bilatérale mais a exprimé sa déception de ne pas être venu à la table avec les autres acteurs du débat.

En septembre, l’UC a déclaré que les propositions de Darmanin – qu’ils qualifiaient de document « martyr » – étaient inacceptables. Le document, qui a été soumis par Darmanin sous forme de projet en septembre, est considéré comme une préparation à un amendement constitutionnel qui, selon le président français Emmanuel Macron, pourrait être soumis au vote en 2024. Il toucherait aux dispositions « spéciales » accordées. La Nouvelle-Calédonie comme territoire d’outre-mer.

RNZ rapporte qu’il existe désormais plusieurs versions du document avec des sujets controversés : l’introduction d’une citoyenneté calédonienne qui serait compatible avec la citoyenneté française, la réforme des listes électorales pour les élections locales et différentes voies – autres qu’un oui binaire /pas de référendum – pour adopter un changement.

Actuellement, la liste électorale – promulguée en vertu de la Accord de Nouméa de 1998 – est gelé et ne permet de voter que les citoyens français nés en Nouvelle-Calédonie ou y ayant résidé avant 1998. Les critiques affirment que cela a pour effet de priver de leur droit de vote plus de 10 000 électeurs autrement éligibles. Le Conseil d’État français est invité à se prononcer sur la validité de cette mesure au regard de la Constitution française.

En toile de fond de ces discussions se pose la question persistante de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. La Nouvelle-Calédonie a organisé trois référendums sur l’indépendancela dernière en décembre 2021. Toutes ont conduit la majorité des électeurs à choisir de rester français.

Le dernier référendum a été boycotté par la population autochtone kanak, après que sa demande de report du vote à la suite des décès importants résultant du COVID-19 ait été rejetée par la France. Le vote a vu une victoire écrasante du camp pro-France (96,5 %), mais avec un taux de participation près de la moitié de celui enregistré lors des référendums de 2018 et 2020.

Des manifestations ont eu lieu dans les rues de Nouméa. RNZ rapporte que de nombreuses personnes ont agité des drapeaux kanak et brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Nous n’abandonnerons jamais les rêves de nos pères. »

La France a eu du mal en général à gérer son passé colonial, avec l’ambassadeur de France expulsion du Mali, le dernier d’une série d’échecs à maintenir des relations solides avec ses anciennes colonies.

En juillet, Macron a critiqué le mouvement indépendantiste pour avoir marginalisé les négociations avec la France. Euronews a rapporté que Macron proposait aux Calédoniens deux options : « le pardon » et « l’avenir ».

Il a déclaré devant 10 000 personnes réunies dans la capitale calédonienne qu’il ne « sous-estimait pas les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet », mais qu’après trois « non », il était temps de poursuivre un « nouveau projet » : la Nouvelle-Calédonie. en République.

Pendant ce temps, la Nouvelle-Calédonie connaît des difficultés économiques, alors que son industrie du nickel faiblit. En septembre, Glencore, la société multinationale suisse de négoce de matières premières et d’exploitation minière, l’a annoncé cesserait de financer l’entreprise déficitaire Koniambo Nickel SAS (KNS) dont elle est copropriétaire sur le territoire. Même si Glencore continuera à soutenir financièrement ses opérations jusqu’en février 2024, cela a mis sous pression le secteur du nickel déjà en difficulté en Nouvelle-Calédonie.

Lors de sa visite cette semaine, Lemaire, le ministre français des Finances, a visité les trois usines de nickel du territoire et a déclaré que des solutions devaient être trouvées immédiatement.

« La France est prête à s’engager à participer financièrement aux futures réformes, à condition qu’elles soient économiquement rentables », a-t-il déclaré.

Glencore a apporté 9 milliards de dollars depuis sa création, a rapporté Reuters, et serait prêt à explorer des options avec le gouvernement français et son coactionnaire pour rechercher des options permettant d’endiguer les pertes, notamment en recherchant des sources alternatives de financement.

Alors que la demande de nickel est en plein essor à l’échelle mondiale – malgré un Diminution de 17,03 pour cent les prix ont augmenté par rapport à la même période l’année dernière – les coûts de production élevés ont rendu le nickel de Nouvelle-Calédonie non compétitif par rapport aux autres pays.

Les territoires français du Pacifique – non seulement la Nouvelle-Calédonie mais aussi la Polynésie française et Wallis et Futuna – lui donner une participation directe dans la région, ce que Paris souhaite maintenir. Marc Abensour, ambassadeur de France pour l’Indo-Pacifique a écrit dans Le Diplomate en juin, que la France « veut agir comme une puissance stabilisatrice, attachée à un multilatéralisme efficace fondé sur l’État de droit et le refus de la coercition ».

La France se méfie de tout sentiment anti-chinois exprimé par les États-Unis et a laissé entendre qu’elle souhaitait contribuer à garantir que les tensions entre grandes puissances ne débordent pas dans le Pacifique. Reste à savoir si cette ambition est téméraire, autopromotionnelle ou honorable (ou une combinaison des trois).

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