Une promenade en camion avec les travailleurs migrants de Singapour
Singapour est pratiquement le seul pays du premier monde où il est légal pour les travailleurs migrants d’être transportés par camion, un véhicule conçu pour le fret plutôt que pour les passagers.
Singapour est pratiquement le seul pays du premier monde où il est légal pour les travailleurs migrants d’être transportés par camion, un véhicule conçu pour le fret plutôt que pour les passagers. Cette pratique reste légale à Singapour, même si des pays du Moyen-Orient comptant d’importantes populations de travailleurs migrants, comme Dubaï, Abu Dhabi, Bahreïn et le Qatar, l’ont interdite.
Malgré les militants et les ONG qui défendent cette question depuis 20 ans, le gouvernement de Singapour et les industries impliquées n’ont montré aucune volonté d’interdire cette pratique. À la suite des derniers accidents mortels de camions survenus en juillet 2023, les chambres d’entreprises et les associations ont publié une déclaration commune expliquant pourquoi l’élimination progressive des camions est difficile, soulignant les complexités et les coûts impliqués.
Le ministre d’État chargé des Transports a fait écho à ces préoccupations, expliquant qu’une interdiction des camions entraînerait la faillite de nombreuses entreprises. À ce jour, aucune étude n’a été menée sur les coûts des alternatives ni sur un calendrier pour l’élimination progressive de ce mode de transport.
Leur inertie est paradigmatique de la culture de main-d’œuvre bon marché de Singapour, où les faibles coûts et les profits compétitifs ont la priorité sur les vies humaines et les membres. Les transports dangereux ne sont que la pointe de l’iceberg : les travailleurs migrants souffrent également de conditions de vie exiguës, de commodités minimales et de salaires d’exploitation à Singapour.
Ce reportage photo présente les expériences et les perspectives des travailleurs migrants à bas salaires, depuis les camions dans lesquels ils montent jusqu’à leurs dortoirs et leurs chantiers.