Pakistan’s Looming Constitutional Crisis Could Hurt Imran Khan

La crise constitutionnelle imminente au Pakistan pourrait nuire à Imran Khan

Le président pakistanais Arif Alvi, au centre, avec le Premier ministre de l’époque, Imran Khan, troisième à gauche, et de hauts responsables militaires lors d’un défilé militaire marquant la fête nationale du Pakistan à Islamabad, au Pakistan, le 23 mars 2022.

Crédit : AP Photo/Anjum Naveed

Dans une tournure inattendue des événements, le président Arif Alvi a proposé unilatéralement que la Commission électorale pakistanaise fixe les prochaines élections générales au 9 novembre 2023. Cette décision, considérée comme une mesure agressive de la part du président, a le potentiel de créer un nouvel enjeu constitutionnel et politique. crise politique dans le pays.

Les décisions relatives aux dates des élections relèvent uniquement de la Commission électorale du Pakistan (ECP) après les récentes modifications apportées à la loi électorale. L’ECP joue un rôle crucial au Pakistan en garantissant des élections libres et équitables, et son indépendance est essentielle au respect des principes démocratiques.

Au cours des deux dernières semaines, Alvi a eu trois réunions avec le ministre de la Justice pour discuter du calendrier électoral. Bien qu’il ait été informé qu’il n’avait pas l’autorité nécessaire pour décider des questions liées aux élections, il a continué à tenir des réunions et à publier des déclarations sur les élections. Auparavant, l’ECP avait refusé sa demande de rencontrer le commissaire électoral en chef, déclarant que le corps électoral n’avait pas besoin de discuter de la question avec le président.

La lettre d’Alvi recommandant une date d’élection pourrait être ignorée par l’ECP car elle est jugée illégale.

Cette évolution aura un impact sur l’avenir politique du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti fondé et dirigé par l’ancien Premier ministre Imran Khan, qui est en prison après avoir été reconnu coupable de corruption.

Ces derniers mois, le PTI a été témoin d’une division importante au sein de ses rangs, principalement due à l’approche conflictuelle de Khan envers les institutions de l’État. Plusieurs factions ont émergé au sein du PTI, et Alvi est étroitement affilié à la faction Khan. Les discussions d’Alvi sur les élections ont donc soulevé des inquiétudes quant à savoir si ses manœuvres visent à profiter au PTI de Khan.

Il est significatif qu’un groupe dissident du PTI connu sous le nom de Parlementaires pakistanais Tehreek-e-Insaf (PTI-P) soit resté silencieux sur le calendrier des élections, indiquant qu’ils sont prêts à respecter la date limite fixée par l’ECP pour la tenue d’élections après la conclusion du processus de délimitation du pays. .

Pervez Khattak, ancien ministre en chef du Khyber Pakhtunkhwa et leader du PTI-P, a déclaré au Diplomat qu’Alvi n’avait pas demandé leur avis avant de proposer la date des élections. Il a affirmé que le président compliquait les choses pour lui-même et pour le parti en prenant des décisions illégales.

« Le président oublie qu’il représente le Pakistan et non Imran Khan », a déclaré Khattak.

Il affirme que le groupe PTI-P est la véritable voix des électeurs du PTI.

Le factionnalisme du PTI s’est intensifié au point que la faction de Khan représente désormais le plus petit segment du parti. Dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, le PTI-P détient une influence considérable et constitue un formidable défi pour la faction de Khan. Pendant ce temps, au Pendjab, les dirigeants du PTI, qui se sont séparés pour créer le Parti Istehkam-e-Pakistan (IPP), cherchent à faire avancer le programme de réforme du parti.

Ces événements ont isolé et fragilisé la faction de Khan. Comme il est en prison et qu’il ne dispose pas d’un leader fort actif sur le terrain, le groupe de Khan se heurte à de formidables obstacles.

Cela pourrait donner à d’autres factions du PTI la possibilité de prospérer électoralement en adoptant une position plus conciliante envers les institutions de l’État, en particulier la puissante armée.

À l’approche des élections générales, il semble que la faction du PTI-P se place en position de force pour conquérir et consolider le pouvoir dans le Khyber Pakhtunkhwa. Le camp de Khan aura du mal à repousser ses anciens collègues du PTI qui revendiquent désormais une propriété égale du parti et se disputent les voix. Les groupes rivaux du PTI pourraient être en mesure d’établir des gouvernements au Pendjab et même au Khyber Pakhtunkhwa, laissant la faction de Khan à la dérive.

Les forces de sécurité pakistanaises ont été accusées par Khan de chercher à marginaliser le PTI en raison de ses critiques à l’égard des institutions étatiques dans le passé. On peut soutenir que les élections seraient plus inclusives et que le prochain gouvernement aurait plus de crédibilité si les factions du PTI étaient autorisées à se présenter aux élections.

Dans le scénario actuel, il reste à voir si le président Alvi parviendra à convaincre un nombre important de dirigeants du PTI-P qui ne font pas partie de la faction de Khan de soutenir ses efforts en faveur de la tenue d’élections anticipées.

Même s’il peut être tentant pour certains partisans du PTI de Khan de soutenir la décision d’Alvi, ils doivent prendre en compte les ramifications politiques et juridiques de sa décision. Bien que la Constitution lui interdise de prendre des décisions liées aux élections, Alvi a catégoriquement décidé de le faire. En violant la constitution, la faction déjà affaiblie de Khan risque une nouvelle exclusion et une perte de légitimité. La faction de Khan pourrait subir de nouvelles pertes, car davantage de membres pourraient quitter pour rejoindre d’autres groupes du PTI.

Il semble que la scission du PTI pourrait très bien mettre fin aux chances du parti de remporter les élections, alors que des groupes extérieurs à la faction de Khan continuent de rassembler des soutiens et d’établir leurs propres programmes.

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