The Taliban’s Quest for Foreign Funding Starts With China

La quête de financements étrangers des talibans commence par la Chine

Les talibans se concentrent sur les pays les plus susceptibles d’être intéressés à investir en Afghanistan, indépendamment de son bilan en matière de droits humains ou de son potentiel de violence.

Alors que l’Occident s’efforce d’isoler le régime taliban en Afghanistan, en raison de son bilan en matière de droits de l’homme, ce dernier réussit dans une certaine mesure à trouver d’autres voies de coopération économique. Le soutien le plus prometteur semble venir de Chine.

Les talibans envisagent depuis un certain temps de officiellement rejoindre l’Initiative chinoise de la Ceinture et de la Route (BRI) pour bénéficier des investissement dans le secteur minier de l’Afghanistan. Le ministre taliban par intérim du Commerce et de l’Industrie, Haji Nooruddin Azizi, s’est rendu à Pékin pour assister au Forum de la Ceinture et de la Route qui s’est tenu les 17 et 18 octobre pour marquer le 10e anniversaire de ce projet de plusieurs milliards de dollars. Azizi partagé aux journalistes qu’il avait fait des progrès avec ses homologues chinois pour amener l’Afghanistan dans le giron de la BRI et relancer les investissements dans des projets comme les mines de cuivre de Mes Aynak et le champ pétrolier de Qashqari.

Les mines de cuivre de Mes Aynak, situées dans la province de Logar en Afghanistan, seraient avoir des gisements de cuivre inexploités à hauteur de 50 milliards de dollars. Une coentreprise chinoise nommée MCC avait remporté un contrat de 30 ans contracter pour l’extraction du cuivre du site en 2008, sous le mandat de l’ancien président afghan Hamid Karzai. Cependant, le projet n’a pas pu démarrer en raison de problèmes de sécurité et a été abandonné en 2014. Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont relancé leurs efforts pour réattirer les IDE chinois vers le projet. Alors que les deux parties négocient sur les mines depuis plus d’un an maintenant, les divergences sur la fiscalité et les redevances restent à régler.

Le champ pétrolier de Qashqari, en revanche, est déjà opérationnel. Extraction quotidienne actuellement des stands à 300 tonnes par jour. Le gouvernement taliban espère toutefois augmenter la production à 1 000 tonnes par jour. À cette fin, les talibans courtisent la compagnie pétrolière nationale chinoise pour qu’elle investir 162 millions de dollars supplémentaires cette année et 540 millions de dollars au cours des trois prochaines années.

Même si les préoccupations liées aux droits de l’homme restent le principal obstacle à la coopération internationale avec les talibans, les déclarations et les actions chinoises suggèrent que Pékin ne les considérera probablement pas comme un obstacle à l’établissement de liens économiques avec l’Afghanistan. En avril, le ministère chinois des Affaires étrangères, en position papier sur l’Afghanistan, s’est engagé à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Afghanistan, y compris les croyances religieuses et les coutumes nationales. Qin Gang, alors ministre chinois des Affaires étrangères, a ajouté que les droits des femmes n’étaient pas la « cause profonde des problèmes de l’Afghanistan ».

Pékin a confirmé ses déclarations de sympathie et de soutien envers les talibans en nommant un ambassadeur à plein temps en Afghanistan en septembre, ce qu’aucun autre pays n’a fait.

Compte tenu du contexte, l’Afghanistan sous les talibans pourrait bientôt rejoindre la BRI. Faire partie de la BRI ouvrira non seulement des voies de coopération économique internationale aux talibans, mais fournira également une validation diplomatique par une grande puissance mondiale.

Comme Pékin, Doha – qui a négocié l’accord de 2021 ayant abouti au retrait des États-Unis et de l’OTAN d’Afghanistan – est également engagé économiquement en Afghanistan. Plus tôt ce mois-ci, des contrats d’une valeur de 200 millions de dollars ont été signé entre le ministère des Mines et du Pétrole des Taliban, une entreprise du Qatar et deux entreprises nationales pour le développement de la cimenterie de Jabal Saraj, dans la province de Parwan. L’accord était le résultat de négociations qui ont duré 10 mois avec le ministère afghan des Mines et du Pétrole, selon la société qatarienne impliquée.

Les talibans mènent également une diplomatie économique avec leurs voisins, l’Iran et le Turkménistan. L’Autorité ferroviaire d’Afghanistan a récemment signé un contrat avec le Consortium des chemins de fer iraniens pour l’exploitation de la ligne ferroviaire Khaf-Herat. Les talibans ont également cordée dans une entreprise nationale pour financer la partie restante de la ligne de transmission de 500 kV reliant le Turkménistan à Kaboul, pour un coût de 75 millions de dollars, afin d’importer de l’énergie du Turkménistan. Le projet, également lancé en 2016 avec le soutien financier de la Banque asiatique de développement, n’a pas été achevé sous le mandat de l’ancien président afghan Ashraf Ghani.

Les préoccupations en matière de droits de l’homme, en particulier le traitement des femmes, et les liens des talibans avec les réseaux terroristes mondiaux vont inciter l’Occident à se méfier d’un engagement économique avec le gouvernement taliban en Afghanistan. En conséquence, les talibans commencent par les pays les plus susceptibles d’être intéressés à s’engager dans une diplomatie économique et à investir réellement en Afghanistan, malgré son bilan en matière de droits humains ou son potentiel de violence. Les talibans ont obtenu un niveau de succès remarquable auprès des Chinois, ce qui pourrait non seulement contribuer à renforcer la légitimité nationale et internationale du régime, mais pourrait également jouer un rôle dans l’amélioration de la vie des Afghans à une époque d’isolement international.

Il reste cependant à voir si la coopération économique de la Chine avec les talibans va sauver les Afghans des violations des droits de l’homme et la région et le monde du terrorisme émanant d’Afghanistan – ou aggraver la situation dans les deux cas.

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