The Politics Behind Pakistan’s Controversial Judicial Reform Plan

La politique derrière le projet controversé de réforme judiciaire du Pakistan

Les reportages des médias sur les projets du gouvernement d'initier des réformes judiciaires et des amendements constitutionnels pour fixer la durée du mandat du juge en chef de la Cour suprême ont suscité l'inquiétude des cercles d'opposition pakistanais quant aux intentions du gouvernement.

Le parti d'opposition Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) considère le projet du gouvernement Shehbaz Sharif de prolonger le mandat de l'actuel juge en chef Qazi Faez Isa comme une tentative flagrante de porter atteinte à l'intégrité du système judiciaire et de protéger les « intérêts du président sortant ». gouvernement. » Il a affirmé que les amendements proposés étaient élaborés « sous la dictée de personnes puissantes ».

La question des réformes judiciaires semble être devenue controversée avant même qu'elle soit examinée au Parlement.

La déclaration du ministre du Droit et de la Justice, le sénateur Azam Nazeer Tarar, selon laquelle il « ne rejettera pas complètement les propositions concernant (la fixation) du mandat du juge en chef » suggère que le gouvernement est disposé à modifier les règles constitutionnelles établies régissant le départ à la retraite du juge en chef.

Il n'y a pas de mandat fixe pour le juge en chef du Pakistan selon les règles constitutionnelles actuelles. L'article 179 de la Constitution stipule que les juges de la Cour suprême conservent leurs fonctions jusqu'à l'âge de 65 ans.

Ainsi, selon les règles en vigueur, Isa, nommée en septembre 2023 et qui doit prendre sa retraite en octobre 2024, ne restera en poste que quelques mois encore.

Si son mandat était prolongé, cela aurait des implications significatives pour les affaires internes du pouvoir judiciaire. Cela aurait pour conséquence de marginaliser ou d'entraver les chances d'autres juges qui étaient en lice pour devenir juge en chef au cours des prochaines années. Cela pourrait également nuire à la crédibilité du juge en chef et de la Cour suprême, dans la mesure où la prolongation serait perçue comme une décision politiquement motivée.

Cette question a soulevé des questions sur l'ingérence politique dans le fonctionnement indépendant du système judiciaire pakistanais. Il convient toutefois de noter que le pouvoir judiciaire et les juges ont fait plus que l'establishment politique pour miner la crédibilité du pouvoir judiciaire.

Par exemple, Isa est considéré comme assez sympathique à l’alliance au pouvoir actuelle dirigée par le Premier ministre Shehbaz Sharif. Son prédécesseur, le juge en chef Umar Ata Bandial, était considéré comme plus étroitement associé à l'administration précédente du PTI.

Les partis politiques pakistanais préfèrent avoir des loyalistes aux postes clés de la Cour suprême plutôt que des juges capables de défendre efficacement la constitution et de rendre des jugements impartiaux.

Il convient de noter que le précédent gouvernement du PTI a également cherché à étendre l'âge de la retraite des juges de 65 à 68 ans, afin de conserver les juges favorables à leur parti. Cependant, ils n’ont pas pu adopter la législation nécessaire faute de majorité parlementaire.

De plus, lorsque le PTI était au pouvoir, il a cherché à destituer le juge Isa et a déposé un recours présidentiel contre lui. Sharif a rétracté cette référence en 2023, déclarant que son gouvernement n'avait pas l'intention de poursuivre la question plus longtemps.

Alors que le fossé entre le PTI et l’Isa se creuse au fil du temps, le gouvernement actuel pourrait tenter d’en tirer parti. Certains éléments laissent penser que le gouvernement pourrait tenter de modifier la constitution pour relever l'âge de la retraite des juges de la Cour suprême de 65 à 68 ans.

Cela permettrait au juge en chef actuel de rester en fonction pendant trois ans supplémentaires, protégeant potentiellement le gouvernement de toute contestation judiciaire pendant cette période.

Il n’est pas clair si l’opposition dirigée par le PTI sera en mesure d’empêcher le gouvernement de modifier la constitution, car cela nécessite une majorité des deux tiers. Tout au plus, le PTI peut tenter de susciter la controverse en annonçant des manifestations ou en essayant d'obtenir le soutien des avocats et des juges. Outre le fait de susciter la base de soutien du parti, cette question ne profitera pas politiquement au parti.

Le PTI ne manque pas actuellement de popularité. Son principal problème réside plutôt dans ses relations tumultueuses avec les institutions étatiques, en particulier l’armée et une partie du pouvoir judiciaire supérieur, qui continuent de saper ses perspectives politiques.

Un mandat prolongé de l'actuel juge en chef pourrait lui permettre de façonner l'approche du pouvoir judiciaire sur des questions clés. Il est crucial que le gouvernement reconsidère cette ligne d’action et formule un cadre constitutionnel garantissant une transition régulière et prévisible du pouvoir au sein du pouvoir judiciaire.

Le maintien de l’indépendance et de l’impartialité des tribunaux est essentiel au maintien de l’État de droit et à la sauvegarde des droits et libertés de tous les citoyens.

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