La police de Nouvelle-Calédonie arrête 11 personnes, dont un leader indépendantiste, à la suite d'une révolte contre le régime français
La police du territoire agité du Pacifique français en Nouvelle-Calédonie a arrêté mercredi 11 personnes, dont un leader indépendantiste, soupçonnées d'avoir joué un rôle dans les violences meurtrières qui ont ravagé l'archipel où les autochtones Kanak cherchaient depuis longtemps à se libérer de la France.
Ces arrestations faisaient partie d'une enquête policière en cours lancée le 17 mai, quelques jours seulement après le début des troubles, sur une vague d'affrontements armés, de pillages, d'incendies et d'autres violences qui ont transformé certaines parties de la capitale, Nouméa, et ses banlieues en zones interdites. .
Le procureur de Nouvelle-Calédonie, Yves Dupas, a déclaré dans un communiqué que la rafle avait commencé tôt le matin et que d'autres personnes avaient été arrêtées plus tard dans la journée, dont certaines s'étaient présentées de leur propre gré aux commissariats.
Il a indiqué que parmi les personnes arrêtées figurent Christian Tein, un dirigeant d'un groupe indépendantiste qui, selon les autorités françaises, a joué un rôle de premier plan dans les semaines de violence qui ont éclaté en mai à la suite de réformes électorales contestées en Nouvelle-Calédonie. Dupas n'a pas identifié les 10 autres personnes détenues.
La révolte a poussé la France à déclarer l'état d'urgence sur l'archipel et à dépêcher des renforts pour les forces de police rapidement débordées. Les violences ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, et provoqué des destructions généralisées de magasins, d'entreprises et d'habitations.
Le procureur a déclaré que les arrestations de mercredi faisaient partie d'une enquête policière sur un large éventail de crimes présumés, notamment la complicité d'homicide et de tentative d'homicide, le vol à main armée, l'incendie criminel et l'appartenance à un groupe créé pour préparer des actes de violence. Les accusations possibles permettent aux enquêteurs de maintenir les détenus en détention pour les interroger pendant une durée pouvant aller jusqu'à 96 heures, a-t-il déclaré. Après cela, un juge d'instruction devra décider si la police a rassemblé suffisamment de preuves pour justifier des accusations formelles.
Alors que la France est désormais plongée dans une campagne effrénée pour des élections législatives anticipées, le président français Emmanuel Macron a suspendu les réformes qui auraient modifié le droit de vote en Nouvelle-Calédonie.
Alors que les troubles s'estompent, le territoire français du Pacifique a raccourci cette semaine de deux heures son couvre-feu nocturne, repoussant son entrée en vigueur de 18 heures à 20 heures. Il a également rouvert l'aéroport international fermé aux vols commerciaux depuis plus d'un mois.