Les partis de l’opposition thaïlandaise avancent bien avant les élections générales
Les partis d’opposition thaïlandais sont sur le point de bien performer aux élections générales du mois prochain, selon les derniers sondages d’opinion thaïlandais.
L’élection du 14 mai s’annonce comme une nouvelle confrontation entre les partis alignés sur l’establishment politique conservateur, soutenus par le pouvoir de l’armée, et le parti Pheu Thai (PTP), associé à l’ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra. Les partis thaksinites ont remporté toutes les élections depuis 2001, un résultat qui, selon les derniers sondages, devrait se répéter une fois de plus le mois prochain.
Dans le dernier sondage d’opinion réalisé par l’Institut national d’administration du développement (NIDA), le Premier ministre sortant Prayut Chan-o-cha est loin derrière les partis d’opposition du pays. Le Pheu Thai était la préférence de 47,2% des 2 000 personnes interrogées du 3 au 7 avril, suivi du parti plus progressiste Move Forward (MFP) (21,2%), la deuxième venue du Future Forward Party qui est arrivé troisième au 2019 élection avant d’être dissous par les tribunaux pour un détail technique. Le Parti de la nation thaïlandaise unie récemment formé (10,8 %), un groupe conservateur que Prayut a rejoint à la fin de l’année dernière, était le seul autre parti à obtenir un soutien supérieur à 10 %.
Ces préférences générales se sont reflétées dans le choix du Premier ministre par les répondants, qui s’est déroulé dans le même ordre : Paetongtarn du Pheu Thai (35,7 %), Pita Limjaroenrat du MFP (20,25 %) et Prayut (13,6 %). Encore une fois, ce sont les trois seuls candidats avec un soutien au nord de 10 %.
L’enquête aurait été une mauvaise nouvelle pour Prawit Wongsuwan, l’ancien général et chef du parti pro-militaire au pouvoir Palang Pracharath (PPRP), qui ambitionne de succéder à son ancien allié et compagnon d’armes Prayut au poste de Premier ministre. L’enquête NIDA a révélé que le PPRP n’a obtenu que 2,1% des voix, tandis que le soutien à Prawit lui-même en tant que Premier ministre était si minuscule qu’il a été regroupé dans une catégorie «autre» comprenant neuf autres candidats mineurs, qui ont collectivement obtenu le soutien de juste 2,55 % des répondants.
Des résultats similaires sont apparus dans une enquête nationale plus approfondie menée la semaine dernière par les médias locaux Matichon et Daily News. Cette enquête en ligne, qui a vu la participation de 84 706 répondants au cours de la période du 8 au 14 avril. ont constaté que le PTP était le choix de 38,89 % des répondants, suivi du MFP par 32,37 %.
En ce qui concerne les personnes qu’ils ont préférées pour être le prochain Premier ministre, Pita du MFP a peut-être étonnamment dépassé le sondage Matichon / Daily News, avec 29,42% de soutien, suivi de Paetongtarn (23,23%) et de Srettha Thavisin, le deuxième candidat du PTP au poste de Premier ministre, avec 16,69 pour cent. Prayut occupait la quatrième place avec 13,72 %.
Une forte performance du PTP ne serait pas surprenant, étant donné les résultats des élections passées et la popularité incontestée dont Thaksin (et donc ses mandataires) continue de jouir dans de grandes parties du nord et du nord-est de la Thaïlande. Cependant, même si les sondages NIDA et Matichon/Daily News sont exacts, la question de savoir si une forte opposition se traduira par un pouvoir politique reste très ouverte.
L’opposition est structurellement désavantagée en raison de la constitution de 2017, qui a été rédigée par le gouvernement soutenu par l’armée, en grande partie pour maintenir les Shinawatras hors du pouvoir. (L’armée a renversé Thaksin lors d’un coup d’État en 2006, suivi de sa sœur Yingluck en 2014.) Le principal obstacle est le Sénat thaïlandais, dont les 250 membres non élus (en pratique, choisis par l’armée), votent pour sélectionner le Premier ministre du pays. après les élections, diluant considérablement le pouvoir de la chambre basse élue de 500 membres dans le processus.
Étant donné qu’il est très peu probable que le Sénat soutienne l’un des candidats du PTP au poste de Premier ministre, tout parti ou coalition d’opposition espérant sélectionner le prochain Premier ministre est tenu de prendre le contrôle de 376 des 500 sièges de la chambre basse plutôt qu’une majorité simple de 251 , quelque chose qui semble être hors de portée du Pheu Thai. Seule une bonne performance à la fois du Pheu Thai et du MFP, dans le sens suggéré par le sondage NIDA, leur permettrait même de se rapprocher de cette supermajorité.
Selon Super Poll, une autre agence de sondage d’opinion locale, le PTP est en passe de remporter 160 des 500 sièges parlementaires, suivi du parti Bhumjaithai, dirigé par le ministre de la Santé Anutin Charnvirakul, avec 121. résultat moins rose pour Bhumjaithai, qui n’a recueilli que 3,75 % (NIDA) et 3,3 % (Matichon/Daily News) des voix.
Quel que soit le résultat, il est clair que le vote du 14 mai mettra la table pour les négociations post-électorales, où le véritable résultat sera déterminé.