Kazakhstan’s Civil Servants: Undertrained, Unmotivated, and Underutilized

Les fonctionnaires du Kazakhstan : sous-formés, peu motivés et sous-utilisés

L'un de mes collègues, Arman*, qui a plus de 10 ans d'expérience dans la fonction publique du Kazakhstan, partage souvent ses réflexions sur le développement professionnel. Malgré sa volonté d'évoluer et d'améliorer ses qualifications, il se heurte à plusieurs obstacles : un manque de possibilités de formation intéressantes, des processus de carrière opaques et le sentiment que ses efforts passent inaperçus.

Un autre problème grave qu'il souligne est le faible salaire, qui ne correspond pas au niveau de responsabilité élevé requis par son travail. A cela s'ajoute le problème de la qualité des programmes de formation, qui s'avèrent souvent peu pertinents et non adaptés à ses besoins réels.

Ces difficultés ne sont pas des exceptions, mais plutôt des défis communs auxquels sont confrontés de nombreux fonctionnaires kazakhs. Dans ce contexte, une enquête récente que j'ai menée auprès Les fonctionnaires du Kazakhstan mettent en lumière les défis et les opportunités auxquels ils sont confrontés en matière de développement professionnel. Les résultats de l'enquête, à laquelle ont participé 556 personnes, fournissent des informations précieuses sur l'état actuel du secteur public du pays et son potentiel de croissance.

L'enquête révèle que certains fonctionnaires du Kazakhstan trouvent les programmes de formation actuels inadéquats et que la plupart jugent leur accessibilité simplement « satisfaisante ». Plus précisément, 4,3 % des répondants ont jugé l’accessibilité des programmes de formation comme « très faible », 8,6 % ont répondu « faible » et 57,5 ​​% ont dit « satisfaisante », tandis que 23,7 % et 5,7 % les ont jugées respectivement « élevées » et « très élevées ».

Cela met en évidence le besoin urgent de programmes éducatifs plus complets et plus actualisés, adaptés aux exigences évolutives de la fonction publique.

Ces résultats sont cohérents avec une étude récente étudequi note que dans certains organismes gouvernementaux, la part des fonctionnaires ayant suivi une formation est inférieure à 20 pour cent, soulignant encore davantage la nécessité d’une approche plus systématique du développement du personnel.

Un autre constat important est le lien perçu comme faible entre l’éducation et l’avancement professionnel. De nombreux répondants ont exprimé leur frustration face au manque de parcours de carrière clairement liés à leurs résultats scolaires. Cet écart se reflète dans les réponses à une question sur l’adéquation des possibilités d’évolution professionnelle aux attentes : 36,7 % des répondants ont estimé que le système d’évolution professionnelle répondait pleinement à leurs attentes, 50,2 % ont estimé qu’il répondait partiellement à leurs attentes et 14,6 % ont estimé qu’il ne répondait pas du tout à leurs attentes.

Cette déconnexion non seulement diminue la motivation, mais affecte également l’efficacité globale de l’administration publique, car les employés insuffisamment formés ou sous-utilisés ne parviennent pas à répondre aux exigences de leurs fonctions. Des problèmes similaires concernant la faible motivation et les parcours professionnels peu clairs sont mis en évidence dans d’autres recherchequi examine la nécessité de moderniser les mécanismes de motivation dans la fonction publique du Kazakhstan. Dans son étude, Kamila Kenzhebaeva a constaté que malgré diverses initiatives, le niveau de motivation reste insuffisant, en partie à cause de l'insatisfaction vis-à-vis des perspectives de carrière et du manque d'incitations non matérielles.

En outre, la rémunération financière joue un rôle essentiel dans la motivation des fonctionnaires. Les données d'enquête indiquent que 45,5 % des répondants considèrent que le salaire et la rémunération sont les facteurs les plus importants affectant leur satisfaction au travail. Ce résultat correspond aux observations plus larges trouvées dans les études précédentes. argumenté Les facteurs de motivation matériels tels que le salaire, les avantages sociaux et les primes sont essentiels pour une motivation efficace. La recherche souligne qu'un système de rémunération équitable et compétitif est essentiel pour améliorer la qualité des services publics. Plus précisément, analyse par TA Shaymerdenova et MK Zhetpisbaeva montrent qu’une augmentation de 1 % du salaire mensuel moyen est associée à une augmentation de 0,871 % du volume des services publics fournis. Cette corrélation souligne l’importance de répondre aux préoccupations salariales pour améliorer la prestation globale des services.

De plus, propositions récentes par des responsables régionaux, comme ceux d'Ermek Alpyssov, Le maire adjoint de la région de Karaganda a souligné la nécessité d'augmenter les salaires et les primes des fonctionnaires. Alpyssov a noté que les salaires actuels sont nettement inférieurs à ceux du secteur privé, ce qui entraîne des taux de rotation élevés. Il a proposé d'augmenter les salaires pour qu'ils correspondent à la moyenne nationale et d'augmenter le nombre de primes de performance, dans le but de résoudre les problèmes de rétention et de motivation des employés.

L’enquête a également mis en évidence le fort désir des fonctionnaires d’avoir un meilleur accès aux ressources éducatives et aux programmes d’échange internationaux. Il est important de noter qu’il s’agissait d’une question ouverte et facultative, et que les 556 personnes interrogées n’y ont pas toutes répondu. Parmi celles qui ont répondu à la question ouverte sur les suggestions visant à améliorer le système de la fonction publique, 15 personnes ont souligné l’importance de la formation internationale pour améliorer leurs qualifications et élargir leurs perspectives de carrière. L’une d’entre elles a déclaré : « Les programmes d’échange internationaux sont nécessaires pour améliorer les niveaux de connaissances et mettre en œuvre les meilleures pratiques. »

Ces opinions viennent compléter des questions plus vastes telles que la nécessité d'augmenter les salaires et d'améliorer les compensations financières (une préoccupation soulevée par 31 répondants), ainsi que de meilleures conditions de travail (mentionnées par 12 répondants). Ce constat souligne l'importance d'intégrer l'expérience internationale dans la stratégie de développement de la fonction publique du Kazakhstan. L'intégration d'une telle exposition internationale pourrait combler l'écart entre les pratiques locales et les normes mondiales, contribuant ainsi à terme à la formation de professionnels de la fonction publique plus efficaces et plus motivés.

Outre ces informations, il est essentiel de reconnaître les implications plus larges de la réforme de la fonction publique au Kazakhstan. Les résultats de l’enquête révèlent non seulement des lacunes en matière de formation et d’évolution professionnelle, mais suggèrent également que la promotion de la collaboration internationale pourrait jouer un rôle essentiel pour relever ces défis. En créant des opportunités pour les fonctionnaires de s’engager dans des réseaux mondiaux et de se familiariser avec les meilleures pratiques internationales, le Kazakhstan peut améliorer l’adaptabilité et l’efficacité de son secteur public. Cette approche pourrait servir de catalyseur pour un changement systémique, conduisant à une gouvernance plus innovante et plus réactive.

En outre, le développement de partenariats internationaux et de possibilités de formation peut offrir aux fonctionnaires kazakhs une perspective plus complète sur les tendances et les pratiques mondiales. Cette exposition peut les aider à mieux relever les défis complexes auxquels leur pays est confronté, ce qui, à terme, conduit à une amélioration de l’administration publique. Il est essentiel que les décideurs politiques accordent la priorité à ces engagements internationaux dans le cadre d’une stratégie plus large visant à moderniser la fonction publique et à garantir son alignement sur les normes mondiales.

Les résultats de l’enquête fournissent une feuille de route claire aux décideurs politiques. Combler les lacunes en matière d’éducation et de formation et créer un système de carrière plus structuré et basé sur le mérite permettra aux fonctionnaires kazakhs de mener des changements significatifs. En outre, le développement de partenariats internationaux et d’opportunités de formation sera un facteur clé pour moderniser le secteur public du pays et le préparer aux défis futurs.

Le Kazakhstan est sur le point de procéder à d’importantes réformes de la fonction publique. Les voix de ses fonctionnaires, recueillies dans le cadre de cette enquête, fournissent des informations précieuses qui peuvent guider le développement d’une administration publique plus efficace et plus adaptable. Plus précisément, le 17 juillet, le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev a signé Décret Le décret n° 602 a approuvé le concept de développement de la fonction publique pour la période 2024-2029. Ce concept comprend des mesures visant à améliorer l’avancement professionnel, à élargir les possibilités de développement professionnel et à accroître la satisfaction professionnelle des fonctionnaires. L’intégration de ces réformes prévues aux besoins et aux suggestions identifiés dans l’enquête permettra au Kazakhstan de construire une structure gouvernementale plus solide et plus efficace.

Les réformes dans le secteur de la fonction publique permettront non seulement d’améliorer la qualité du travail de la fonction publique, mais aussi de renforcer la confiance du public dans les institutions gouvernementales, garantissant ainsi le développement durable de la fonction publique kazakhe.

*Nom modifié pour protéger la vie privée de la personne.

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