Pakistan’s Long History of Throttling Press Freedom

La longue histoire d’étranglement de la liberté de la presse au Pakistan

La liberté de la presse est un principe fondamental de toute société démocratique, y compris le Pakistan. Cependant, l’histoire journalistique du Pakistan a été mouvementée, avec des périodes d’ouverture relative entrecoupées de restrictions sévères à la liberté de la presse, en particulier pendant les dictatures militaires.

La situation de la liberté d’expression dans le pays a été une source d’inquiétude ces dernières années. Le Pakistan se classe 150e sur 180 pays dans l’Indice mondial de la liberté de la presse 2023, reflétant une détérioration spectaculaire de la liberté de la presse ces dernières années. Au Pakistan, les journalistes rencontrent divers problèmes, notamment des menaces d’agression et de harcèlement.

Au fur et à mesure que le Pakistan progresse, il est essentiel que les autorités s’efforcent de protéger la liberté de la presse, car il s’agit d’un élément essentiel d’une démocratie qui fonctionne. « La liberté de la presse est essentielle pour la démocratie », selon les mots du journaliste et commentateur Cyril Almeida. « Il ne peut y avoir de responsabilité sans presse libre, et il ne peut y avoir de démocratie sans responsabilité. »

La presse au Pakistan a une longue et illustre histoire, les journaux étant initialement arrivés dans le pays au XIXe siècle. Ce n’est cependant qu’à la fin des années 1940 et au début des années 1950 que la presse prend véritablement son essor, avec un choix dynamique et diversifié de périodiques traitant d’un large éventail de thèmes. Cette période dorée de la liberté de la presse a toutefois été de courte durée, car les régimes répressifs des années 1960 et 1970 ont sévèrement restreint la liberté de la presse.

L’armée pakistanaise a gouverné le pays pendant plus de la moitié de son existence en tant que nation indépendante. La presse libre a été sévèrement restreinte pendant ces périodes de gouvernement militaire, la censure et l’intimidation étant la norme. Ayub Khan, qui a régné en tant que dictateur de 1958 à 1969, a imposé de sévères restrictions à la liberté des journalistes. Pendant ce temps, le gouvernement a mis en place des règles de censure strictes et a sévèrement poursuivi les journalistes qui ont osé critiquer les autorités.

L’ordonnance de 1960 sur la presse et les publications a accordé au gouvernement pakistanais un contrôle étendu sur la presse, lui permettant d’interdire les publications considérées comme nuisibles à l’idéologie ou à la sécurité nationale. Les journalistes qui ont critiqué le gouvernement ont été arrêtés, emprisonnés et torturés, ce qui a réduit la qualité et l’exactitude des reportages. Le régime de Zia-ul-Haq (1978-1988) a également mis en place des règles de censure strictes, accordant au gouvernement un pouvoir sans précédent pour restreindre toute information considérée comme provocante ou défavorable au régime.

Pendant le régime militaire du général Pervez Musharraf (1999-2008), les entreprises médiatiques se sont développées, mais la liberté de la presse est restée restreinte. Les grandes entreprises contrôlaient Geo TV, Express News, Dawn News et ARY News. Pendant le règne de Musharraf, la censure a été maintenue et les journalistes qui critiquaient l’administration ont été persécutés. Musharraf a promulgué l’Ordonnance sur l’Autorité de régulation des médias électroniques du Pakistan (PEMRA) en 2002, donnant au gouvernement un large contrôle sur les médias électroniques. Cette loi a entraîné le harcèlement, l’intimidation et les agressions physiques des journalistes, entraînant une baisse de la qualité et de l’exactitude des reportages.

La dernière vague de censure et de répression contre les journalistes peut être attribuée à la destitution d’Imran Khan en tant que Premier ministre en avril 2022. Depuis lors, la PEMRA a censuré de nombreux médias et journalistes.

Au Pakistan, les médias sociaux et les plateformes numériques ont eu une énorme influence sur la liberté des journalistes. Alors que ces plateformes permettent aux journalistes et aux organisations médiatiques d’accéder à un public plus large, le gouvernement a également la capacité de surveiller et de censurer le matériel en ligne. Le gouvernement pakistanais a promulgué de nouvelles lois pour les sites de médias sociaux en février 2020, les obligeant à créer des bureaux et à effacer les informations « illégales » dans les 24 heures. Ces restrictions ont été critiquées pour avoir étouffé la dissidence et limité la liberté d’expression. La loi de 2016 sur la prévention des délits électroniques (PECA) donne aux autorités de larges pouvoirs pour surveiller et interdire les informations sur Internet. Une étude récente de la Commission pakistanaise des droits de l’homme a souligné l’importance d’une plus grande ouverture et responsabilité dans la gestion du contenu en ligne.

Bien que les journalistes et les organes de presse pakistanais s’efforcent d’assurer une couverture médiatique éthique, l’avenir de la liberté journalistique est discutable. La fondation de l’Autorité de développement des médias du Pakistan, qui tente d’encourager des médias libres et indépendants, est une étape bienvenue, mais les journalistes et les organisations médiatiques au Pakistan continuent de faire face à des problèmes considérables.

Il est essentiel que le gouvernement fasse des efforts spécifiques pour défendre la liberté de la presse, comme protéger la sécurité des journalistes, soutenir la diversité des médias et promulguer des règles qui favorisent l’indépendance des médias. Comme l’a déclaré la regrettée journaliste et intrépide militante des droits de l’homme Asma Jahangir, « la presse doit être libre, non seulement de l’intervention du gouvernement, mais aussi de l’influence d’individus et de groupes puissants ».

La suppression de la liberté des journalistes et de la liberté d’expression au Pakistan est une voie périlleuse qui menace les fondements de la démocratie. L’histoire du pays rappelle clairement les dangers de la répression et la nécessité d’une presse libre. Selon la célèbre journaliste Beena Sarwar, « les médias sont le chien de garde de la démocratie, et c’est le travail des journalistes de tenir ceux qui sont au pouvoir responsables ». Face à des problèmes croissants, il est essentiel que les journalistes pakistanais continuent à couvrir les questions d’intérêt public et à rendre des comptes aux puissants.

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