Pakistan’s Military Convicts Those Who Attacked its Installations

L'armée pakistanaise condamne ceux qui ont attaqué ses installations

Plus tôt cette semaine, un tribunal militaire pakistanais a emprisonné 60 employés de Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) pour avoir attaqué des installations militaires après l'arrestation de l'ancien Premier ministre Imran Khan en 2023. Parmi les personnes condamnées figuraient des personnalités notables, dont le neveu de Khan et deux officiers militaires à la retraite. .

Ces récentes décisions font suite à une annonce antérieure de l'Inter-Services Public Relations (ISPR), selon laquelle 25 travailleurs du PTI avaient déjà été condamnés à des peines de réclusion liées aux violences du 9 mai 2023. L’ISPR a en outre souligné que la véritable justice ne serait obtenue que lorsque ceux considérés comme les « cerveaux » derrière les attaques seraient tenus pour responsables.

Une manifestation nationale a éclaté après l'arrestation de Khan le 9 mai 2023. Les travailleurs du PTI ont saccagé les installations militaires à travers le pays dans une réaction sans précédent contre la puissante armée pakistanaise.

Depuis plus d’un an, l’armée maintient que sans sanctionner les actions entreprises lors des émeutes du 9 mai par des peines appropriées, le Pakistan ne peut pas progresser en tant que pays. Malgré cette insistance, les tribunaux civils ont mis du temps à agir sur ces questions. Cependant, fait marquant, la formation constitutionnelle de la Cour suprême a récemment autorisé, sous certaines conditions, les tribunaux militaires à rendre des verdicts réservés concernant 85 civils toujours en détention pour leur implication présumée dans les émeutes de l'année dernière.

Cette décision représente une victoire considérable pour l’establishment militaire, qui plaide depuis longtemps pour que les tribunaux civils imposent des sanctions aux personnes impliquées dans les attaques contre les installations militaires, tout en appelant également à des poursuites directes des individus coupables par les institutions militaires.

Entre autres choses, la décision de la Cour suprême confère une légitimité juridique et une couverture à ces condamnations suite à son verdict. En outre, cela pourrait faciliter les futures annonces de verdicts en affirmant le soutien constitutionnel – atténuant ainsi certaines pressions nationales et internationales sur l’armée qui pourraient découler d’une procédure sans une telle justification légale.

En réponse à ces convictions, les préoccupations de la communauté internationale ont émergé. Les États-Unis ont exprimé leur profonde appréhension face à ces condamnations. De même, le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni a exprimé sa désapprobation des procès devant les tribunaux militaires, affirmant qu'ils manquaient d'examen indépendant. L'Union européenne a fait écho à ce sentiment en affirmant que de telles peines sont incompatibles avec les obligations découlant des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Ces critiques ont suscité une réponse de la part du ministère des Affaires étrangères du Pakistan ; Mardi, le porte-parole Mumtaz Zahra Baloch a souligné que les jugements rendus par les tribunaux militaires étaient menés en vertu d'une loi promulguée par le Parlement et alignée sur la décision de la Cour suprême du Pakistan. « Le Pakistan est pleinement déterminé à remplir toutes ses obligations internationales en matière de droits humains », a-t-elle affirmé.

Il convient de noter que même si ces gouvernements étrangers ont publié des déclarations concernant cette évolution, leurs réponses ont été relativement discrètes et n’atteignent pas un niveau perçu comme une menace pour le régime civilo-militaire actuel au Pakistan. Par exemple, la deuxième série de condamnations prononcées par les tribunaux militaires a ignoré les appels à la prudence lancés par la communauté internationale après les annonces de la semaine dernière.

Ce contexte suggère que le Pakistan ne subit aucune pression substantielle sur cette question ; au contraire, les sanctions futures dépendront probablement de la manière dont le PTI gère ses relations avec le gouvernement et les autorités militaires.

La direction du PTI semble reconnaître un changement de dynamique après plusieurs tentatives infructueuses d’exercer une pression sur les dirigeants militaires par le biais de manifestations et d’efforts d’agitation.

Plus tôt ce mois-ci, Khan a annoncé que le PTI formerait un comité pour négocier avec le gouvernement. Il est intéressant de noter que ce comité a fixé au 31 janvier 2025 la date cible pour conclure les négociations en cours, une décision révélatrice de la diminution des options du PTI. Il semble que le PTI se rende compte qu’il doit parvenir à un accord avec les dirigeants gouvernementaux et militaires pour atténuer les éventuels procès contre Khan devant les tribunaux militaires.

Par ailleurs, il est essentiel de considérer que ces condamnations prononcées par les tribunaux militaires comportent également des implications politiques. D’une part, ils servent de moyen de dissuasion contre de futures attaques contre des installations militaires. De plus, ces condamnations indiquent aux dirigeants du PTI que les tribunaux militaires pakistanais sont capables de faire respecter leur volonté, quelle que soit la popularité du parti.

Cette situation constitue un rappel important pour les voix pragmatiques au sein du PTI de réévaluer leurs stratégies et de persuader les partisans de la ligne dure dans leurs rangs de recalibrer leur approche à la lumière des réalités actuelles.

Alors que l'armée cherche à obtenir des condamnations contre les personnes impliquées dans l'attaque de ses installations et que le parti d'Imran Khan reprend le dialogue, des temps intéressants nous attendent.

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