En photos : le Bangladesh après la fuite d'Hasina
Le 5 août vers 11 heures, en pleine coupure d'Internet, les chaînes de télévision du Bangladesh ont annoncé que le chef de l'armée bangladaise, Waker-uz-Zaman, s'adresserait à la nation à 14 heures. Un sentiment d'impatience palpable s'est emparé de la population. Le retour de la connexion Internet à 13h30 n'a fait qu'accroître la certitude d'un changement radical de pouvoir.
Sheikh Hasina, autrefois leader incontestée et critiquée pour sa gouvernance autocratique, semblait au bord de la chute. Les médias ont rapporté que des milliers de personnes de toutes les classes sociales convergeaient vers Ganabhaban, la résidence du Premier ministre, leurs chants de dissidence résonnant avec un mélange de jubilation et de mépris.
La capitale, comme le pays tout entier, résonnait de slogans tandis que l'air se chargeait d'un sentiment de liberté. Le mouvement de protestation contre les quotas mené par les étudiants, qui s'était transformé en un soulèvement de masse après la perte tragique de plus de 300 vies, semblait avoir atteint son objectif de salut national.
Vers 13h45, Sheikh Hasina, accompagnée de sa sœur Sheikh Rehena, a quitté l'aéroport militaire de Tejgaon à bord d'un hélicoptère de l'armée bangladaise. Elle a cherché refuge en Inde, atterrissant d'abord à Agartala avant de s'installer dans une résidence sécurisée de l'Uttar Pradesh, laissant derrière elle un parti en désordre, de la base aux échelons métropolitains.
Alors que les masses commençaient à s'infiltrer dans Ganabhaban et le Parlement national vers 15 heures, le personnel militaire a entamé un retrait stratégique face à une marée écrasante de manifestants.
Simultanément, une vague de violence a déferlé sur le pays, visant les dirigeants de la Ligue Awami de Hasina. Des rapports ont fait état d'attaques mortelles et de saccages de domiciles de membres de la Ligue Awami par des membres du Parti national du Bangladesh et du Jamaat-e-Islami. Cette vague de troubles a jeté une ombre sur les étudiants qui s'étaient opposés au régime récemment renversé, car les destructions ont atteint des monuments historiques, notamment la profanation de la sculpture de Bangabandhu Sheikh Mujibur Rahman, symbole du patrimoine national.
Ces images donnent un aperçu de Dhaka au milieu du mélange de chaos, de troubles et de jubilation qui a suivi le départ de Hasina.